Devenir Thanatopracteur : Métiers, Rôle, Formation, Salaire

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Afin d’aider les familles durant un deuil, le corps du défunt doit subir de nombreux soins. Les membres de la famille ont en effet besoin de garder la meilleure image possible de l’être cher après le décès. C’est à cela que consiste le travail de thanatopracteur.

La thanatopraxie est l’art et la science relative à la conservation des corps. C’est un travail encadré par loi et qui nécessite un certain savoir-faire. Si vous pensez que le métier de thanatopraxie vous intrigue, voici tout ce que vous devez savoir à son sujet.

Qu’est-ce qu’un thanatopracteur ?

La thanatopraxie est un métier appartenant au domaine du funéraire. Un thanatopracteur travaille souvent en sous-traitance pour des entreprises de pompes funèbres. Son travail est également utile dans les hôpitaux, les universités et les services municipaux. Cependant, le thanatopracteur est libre d’exercer ce travail en tant qu’indépendant.

Le rôle de cet expert sera principalement d’appliquer différents soins au corps du défunt avant la crémation ou la mise en bière. Pour cela, il suit une procédure rigoureuse qu’il aura apprise lors de sa formation en thanatopraxie. Étant donné que c’est une profession encadrée par la loi en France, la formation pour thanatopracteur est obligatoire.

Ces soins de conservation permettent de retarder la dégradation du corps. Cela s’avère pratique lorsque les obsèques s’étendent sur plusieurs jours. C’est également un moyen d’apaiser  l’entourage d’un défunt en le présentant sous de meilleurs traits. La thanatopraxie doit toutefois s’effectuer au plus vite après le décès.

D’une certaine manière, la thanatopraxie est un métier d’avenir. Les agences mortuaires font effectivement de plus en plus appel aux thanatopracteurs. Cela leur permet de garantir des services de qualité à leurs clients. Il est en plus évident que les thanatopracteurs ne seront jamais à court d’emploi. En effet, la mort est un processus naturel inévitable. Après un décès, les membres d’une famille auront toujours besoin d’honorer une dernière fois la personne décédée.

En quoi consiste précisément le métier ?

Les soins apportés par le thanatopracteur au corps du défunt se font en plusieurs étapes. D’abord, il va préparer le matériel dont il a besoin avant de s’occuper du corps. Il procède alors au déshabillage du corps afin de laver, s’occuper de son hygiène et le désinfecter. C’est une étape nécessaire pour empêcher la propagation d’une éventuelle maladie.

Ensuite, il extrait les gaz et les fluides restant dans le corps en vue de faciliter sa conservation. Pour cela, il fait appel à une technique de ponction. Le thanatopracteur n’a besoin de retirer aucun organe. Après avoir nettoyé le corps à l’aide de différents produits, le professionnel applique enfin les soins de conservation. Il va notamment injecter une solution à base de formol et réaliser l’embaumement. Le thanatopracteur se protègera à l’aide de lunettes, de gants et de masque.

La prochaine étape consiste à remodeler le corps au cas où ce dernier présenterait quelques dommages. Ces soins se font à l’aide de coton et de cire. Et enfin, le thanatopracteur ou la thanatopractrice termine ses soins par la toilette mortuaire. C’est durant cette étape qu’il ferme les yeux et la bouche de la personne décédée avant de l’habiller, le maquiller et le coiffer.

En moyenne, l’ensemble de ces interventions ne dure pas plus de 2 heures. Le thanatopracteur réalise ces soins à lui seul ou avec l’aide d’un assistant. Il travaille dans une pièce funéraire ou plus rarement à domicile.

Salaire et évolution de carrière

La thanatopraxie est plus une vocation qu’une profession. En effet, le salaire n’est pas forcément la première motivation pour devenir thanatopracteur. Un thanatopracteur débutant est généralement payé au-dessus du SMIC, mais pas à plus de 1 600 €. Avec de l’expérience et une clientèle élargie, le professionnel peut prétendre à un salaire de 2 000 €.

Quant à l’évolution de carrière, un thanatopracteur a principalement la possibilité de monter sa propre entreprise. Il lui faudra éventuellement suivre une formation pour apprendre comment monter sa propre entreprise. En travaillant pour son compte, la rémunération du thanatopracteur atteint parfois les 4 000 €. Pour en bénéficier, il doit proposer un service complet et des soins de qualité.

Un thanatopracteur peut s’il le souhaite, se convertir en directeur d’entreprise de pompes funèbres, maitre de cérémonie ou conseiller funéraire. Sinon, il a la possibilité de poursuivre sa formation pour se tourner vers la médecine médico-légale.

Quelle formation suivre ?

Pour devenir thanatopracteur, il n’existe qu’un seul diplôme national obligatoire. Celui-ci est accessible directement après le bac. Il s’obtient après une formation de 2 ans encadrée par le Ministère des Solidarités et de la Santé. Cette formation se divise en partie théorique et en partie pratique.

Durant la formation théorique, vous découvrirez différents modules en rapport avec la médecine générale. Cela comprend des cours sur l’anatomie, les soins pour conserver un corps, la médecine légale, la microbiologie, etc. Les réglementations funéraires ainsi que les règles de déontologie et d’éthique seront également abordées.

La formation pratique dure un an et se déroule sous la forme d’un stage. Durant cette phase, vous devez réaliser 100 opérations de soins complets. Pour ce faire, vous travaillerez souvent dans une entreprise de pompes funèbres. Il sera préférable de suivre une formation en alternance afin de pratiquer tout en suivant des cours en parallèle.

La formation se conclut ensuite par une épreuve finale. Cette dernière nécessite de réaliser des soins de conservation devant un jury et de terminer une épreuve écrite de 6 heures. Si vous réussissez la formation, vous obtenez votre diplôme de thanatopraxie (DUT) reconnu par l’État. Vous serez alors légalement autorisé à pratiquer la thanatopraxie dans une entreprise ou comme indépendant.

Une reconversion est-elle possible ?

En France, les universités de Lyon et d’Angers sont les références en matière de diplôme de thanatopraxie. Obtenir un diplôme national dans l’une de ces universités est normalement le seul moyen pour devenir thanatopracteur. Quelques établissements privés proposent néanmoins ce diplôme. Les coûts de leur formation s’avèrent toutefois plus onéreux. Le site du syndicat des thanatopracteurs permet de consulter la liste des écoles de thanatopraxie.

Même lors d’une reconversion d’emploi, le diplôme de thanatopraxie est nécessaire. Heureusement, il existe une formation continue pour ceux qui souhaitent se reconvertir au métier. Certains professionnels de la santé tels que les aide-soignants décident parfois de se reconvertir en thanatopracteur. Ils peuvent alors se servir de leur CPF.

Un salarié est en mesure d’accumuler entre 500 € et 5 000 € sur son CPF durant ses années de travail. La somme accumulée lui permettra par la suite de financer entièrement ou partiellement une formation de son choix. Malgré tout, toutes les formations ne sont pas éligibles au CPF. En alternative à ce dispositif, il y a le Pôle Emploi.

La formation continue qui se suit en alternance dispose normalement des mêmes modules que la formation initiale. Vous serez ainsi initié sur les méthodes de soins pour la conservation du corps, les règles d’hygiènes, l’éthique, etc. À la fin du parcours, le professionnel en reconversion obtient son diplôme national de thanatopraxie.

Quelles sont les qualités requises ?

Le métier de thanatopracteur ne convient pas à n’importe qui et comporte des risques. Ce spécialiste ne se contente pas d’habiller et de maquiller les défunts. Il doit aussi faire leur toilette et parfois effectuer des soins plus délicats. Pour certains, le simple fait de voir régulièrement un corps sans vie parait pourtant effrayant ou répugnant.

Même une formation ne vous aidera pas à surmonter ce type d’aversion. Vous devez donc posséder une volonté de fer et une réelle envie de vous lancer dans la thanatopraxie. Un thanatopracteur aura aussi besoin de nerfs d’acier et d’un certain courage. Il sera souvent amené à travailler seul avec un corps sans vie. Logiquement, la solitude ne doit pas être un problème pour lui.

Cette proximité avec la mort et ces heures de solitude peuvent peser lourd pour de nombreuses personnes. C’est pourquoi la thanatopraxie nécessite un profil psychologique particulier.

D’autre part, la discrétion est nécessaire lorsque le spécialiste intervient chez une famille. En outre, il doit être capable de montrer son empathie sans pour autant s’impliquer émotionnellement. Un thanatopracteur fera pourtant face à de nombreux profils de défunt. Il est par exemple possible qu’il ait à s’occuper du corps d’un nouveau-né ou d’un enfant. Une fragilité émotionnelle risque alors de rendre le métier douloureux au quotidien.

En thanatopraxie, il est par ailleurs impératif d’éviter les erreurs pour que la conservation du corps soit réussie. De ce fait, vous devez être minutieux et précis dans les soins apportés. Le sens du détail est aussi un atout, surtout au moment de maquiller les défunts.

Et enfin, il est préférable d’avoir une bonne constitution physique. Sans cela, ce ne sera pas facile d’habiller un corps qui pèse plus de 90 kg.