Le secteur de la restauration rapide (fast food) a connu une forte croissance ces dernières années. En effet, c’est un mode de consommation qui séduit par sa simplicité et sa rapidité. Pour autant, ouvrir un établissement comme un restaurant rapide n’est pas tout à fait facile. En effet, les restaurants rapides obéissent plus ou moins aux mêmes règlementations que les établissements de restauration classiques. Cependant, ils nécessitent un investissement moins conséquent. Si la restauration rapide vous intéresse, voici le guide pour vous lancer.
Choisir votre type de restaurant rapide
Dans la restauration rapide, vous fournissez des aliments et boissons à emporter ou à consommer sur place. Ces aliments proposés sont de formats simples et conditionnés dans des emballages jetables. En se basant sur cette définition, certaines activités correspondent à la restauration rapide. C’est le cas du concept de business de fast food comme le food-truck, les sandwicheries, les friteries, les pizzerias et les salons de thé.
Lorsque les produits proposés sont issus d’une fabrication artisanale alors, la restauration rapide est de type artisanal. En revanche, si l’entreprise de restauration rapide comporte plus de 50 employés, les services de l’établissement correspondent à une activité commerciale.
Avant d’ouvrir votre restaurant rapide, vous avez besoin de déterminer de quel type d’entreprise il s’agit. Évidemment, ce n’est pas un choix à faire à la légère. Choisissez un business de restauration qui a des chances de réussir et avec lequel vous êtes à l’aise. Pour ce faire, faites d’abord une étude de marché et établissez un business plan pour votre restaurant.
Bien planifier votre projet
Actuellement, opter pour la restauration rapide présente de nombreux avantages. Si vous décidez d’ouvrir un restaurant rapide de type food-truck, vous aurez une grande mobilité. En outre, l’investissement initial pour démarrer votre activité de restauration rapide est faible. Vous avez moins d’équipement à acheter, moins de produits à stocker et un personnel réduit dans votre restaurant.
Cependant, le succès n’est pas toujours garanti, même avec un restaurant rapide. Afin de mettre toutes les chances de votre côté, vous avez besoin de bien planifier l’ouverture de votre entreprise. D’abord, choisissez le type de restaurant et son emplacement selon les tendances du marché. Si vous souhaitez ouvrir un établissement de service de restauration rapide comme une pizzeria, choisissez une zone où la demande est importante.
Vous devez également faire attention à la concurrence. Dans le monde de la restauration rapide, il sera toutefois difficile de ne pas avoir de concurrents. En effet, il existe de nombreuses franchises réputées dans ce domaine. D’ailleurs, vous pouvez décider d’intégrer une franchise de restauration rapide afin d’améliorer vos chances de succès.
Être indépendant ou franchisé ?
C’est une question importante à se poser avant d’ouvrir son restaurant rapide ou fast food. Rejoindre une franchise présente divers avantages. D’abord, votre clientèle est plus ou moins assurée si vous choisissez un établissement ayant bonne réputation. Vous n’avez également plus besoin de vous soucier de la publicité et du marketing de votre restaurant. Tout se fait au niveau de la franchise.
Ensuite, vous n’aurez pas à vous occuper de la composition de votre carte de restaurant rapide. Les franchisés proposent tous le même menu. De plus, vous bénéficiez d’un bon accompagnement de l’entreprise mère. À l’ouverture de votre établissement de restauration rapide, vous recevez tout l’équipement nécessaire pour bien débuter. Vous profitez éventuellement de formations de manière à pouvoir respecter les exigences de votre marque.
Néanmoins, ce choix comporte ses inconvénients. Vous aurez par exemple à payer des droits d’entrée ainsi qu’un pourcentage sur vos bénéfices mensuels. Parfois, il faut aussi payer les frais liés aux services divers tels que la publicité.
En tant qu’indépendant, vous avez plus de liberté sur votre modèle de business. Vous composez la carte de votre propre restaurant et vous la modifiez à votre guise. Toutefois, vous devez vous occuper de la gestion intégrale de votre restaurant rapide. Cela inclut par exemple le marketing, la recherche de partenariat, etc.
Suivre les formations obligatoires
Pour ouvrir un restaurant rapide, aucun diplôme en restauration n’est obligatoire. Il s’agit d’un projet accessible à n’importe qui (demandeur d’emploi, salarié en reconversion, etc.). Toutefois, la loi encadre d’une manière très stricte le monde de la restauration et impose des formations obligatoires. En effet, vous ne pouvez pas proposer d’aliments potentiellement dangereux à vos clients.
Ainsi, tout investisseur souhaitant ouvrir un restaurant rapide doit suivre l’apprentissage sur l’hygiène alimentaire et HACCP. Ce cursus formatif est nécessaire pour connaitre les normes et lois en vigueur concernant la manipulation de denrées alimentaires dans un restaurant. Suite à la formation, vous devez être en mesure de développer un plan de maitrise sanitaire (PMS). Le « Paquet Hygiène » exige en effet l’élaboration d’un PMS.
Par ailleurs, il est courant, même en restauration rapide, de proposer des boissons aux clients. S’il s’agit de boissons alcoolisées (du vin par exemple), le propriétaire du restaurant a besoin d’une licence. En effet, vous n’avez pas le droit de vendre d’alcool sans détenir de licence. Afin d’obtenir cette dernière, vous aurez d’abord à passer le cursus formatif pour le permis d’exploitation.
Avec votre permis d’exploitation, vous pourrez ensuite effectuer une demande de licence auprès de la mairie. En restauration rapide, une petite licence (licence III) est suffisante. Vous recevez la licence (gratuitement) au plus tard 15 jours après la demande. Elle permet de vendre n’importe quelles boissons non alcoolisées ou alcoolisées à moins de 18 ° dans votre restaurant. Ce n’est pas la peine de viser une licence IV d’autant plus que cette dernière vaut au moins 7 500 €.
Les détails sur les formations obligatoires
Selon la loi, au minimum un membre du personnel du restaurant manipulant les denrées alimentaires doit être formé. Logiquement, si vous créez votre entreprise de restauration seul, c’est à vous de vous former à l’hygiène l’alimentaire et HACCP. Cette formation pour restaurant ne dure pas plus de trois jours et coûte moins de 500 €.
De nombreuses notions seront abordées lors de la formation. Vous découvrirez quels sont les gestes et bonnes pratiques d’hygiène, qu’est-ce que le plan HACCP, etc. Après la formation, vous devez être en mesure d’assurer la sécurité sanitaire des consommateurs fréquentant votre établissement. Vous recevrez également un certificat prouvant que vous avez suivi la formation.
Pour le permis d’exploitation, c’est au futur propriétaire ou gérant du débit de boissons de suivre la formation. Elle dure également moins de 3 jours et coûte moins de 500 €. Durant la formation, vous serez informé sur vos droits et obligations en tant qu’exploitant d’un débit de boissons alcoolisées. En outre, vous serez sensibilisé sur les dangers de l’alcool, la protection des mineurs, les lois sur les stupéfiants, etc.
À la fin de la formation, vous obtenez votre permis d’exploitation. Ce dernier sera valable pendant 10 ans. Il a donc besoin d’être renouvelé après ce délai à l’aide d’une autre formation. Toutefois, la formation de recyclage ne dure pas plus d’une journée et coûtera moins de 300 €.
Faut-il d’autres formations pour ouvrir un restaurant rapide ?
Créer une entreprise sans avoir de connaissances pratiques est une mauvaise idée. C’est pourquoi vous aurez besoin de suivre des formations pour acquérir certaines compétences pour gérer efficacement votre restaurant. Pour ouvrir un fast food de type pizzeria, une formation pour pizzaïolo parait logique.
Avec un food truck, il y a les formations pour restauration rapide et snack food. Ce type de formation vous apprend comment préparer la nourriture généralement proposée en restauration rapide (burger, bagel, etc.). Ces formations permettent également de découvrir les recettes en vogue dans les restaurants rapides.
Une formation en gestion et management d’entreprise peut aussi s’avérer utile pour ouvrir un restaurant indépendant. En effet, vous aurez besoin d’apprendre à gérer vos ressources si vous souhaitez rester rentable.
Quel statut pour votre entreprise de restaurant rapide ?
Le choix du statut juridique est la première étape pour concrétiser votre projet de restaurant rapide. De nombreux entrepreneurs débutant en restauration rapide choisissent le statut d’entreprise individuelle (EI). C’est un choix qui semble évident si vous démarrez votre activité de restauration seul. Dans ce cas, votre entreprise n’a pas de personne morale, ni de capitale sociale et ni d’associés.
La marche à suivre pour ouvrir un établissement avec le statut juridique EI est donc très simple. Cependant, ce statut a divers inconvénients. Il n’y aura par exemple aucune distinction entre votre patrimoine personnel et celui de votre entreprise. Votre patrimoine personnel peut donc faire l’objet d’une saisie par vos créanciers en cas d’impayés.
Le statut SARL est un autre statut courant, plus sûr et tout aussi flexible. Ce statut permet de distinguer son patrimoine personnel et celui de l’entreprise de restauration. Une SARL peut par ailleurs avoir plusieurs gérants. Lorsqu’il n’y a qu’un seul associé alors, il s’agit plutôt d’une EURL. Une enquête menée en 2018 a montré que près de 48 % des restaurants étaient sous le statut de SARL.
Et enfin, il y a le statut SAS qui est assez proche de la SARL. Elle fonctionne en respectant les règles définies dans ces statuts. Étant donné que la rédaction des statuts du restaurant est très souple, cela permet d’établir de nombreuses règles en votre intérêt. La SAS offre donc plus d’avantages par rapport à une SARL, mais la marche à suivre est plus complexe.
Quelles sont les formalités à respecter ?
Lors de la création d’une SARL ou d’une SAS, vous devez passer par la rédaction des statuts de votre entreprise de restaurant rapide. La rédaction et la signature des statuts se font généralement en présence d’avocats ou de notaires. Après quoi, le capital social du restaurant est déposé et vous recevez une attestation de dépôt.
Avant de passer à l’immatriculation, vous aurez besoin d’effectuer une annonce légale. Cette dernière est nécessaire pour déclarer publiquement la création de votre entreprise de restauration. La publication est à confier à un journal d’annonce légale et respecte quelques règles lors de la parution. Si elle est acceptée, vous recevez une attestation de parution.
Il ne reste plus qu’à déposer votre dossier complet auprès des greffes pour obtenir une immatriculation pour votre établissement de restauration. Dans le cas d’une activité commerciale, vous devez vous inscrire auprès du registre des commerces (RCS). Si votre activité est artisanale, vous vous inscrirez à la fois au RCS et au RM (Répertoire des Métiers). Dans le cas d’une entreprise individuelle, les démarches à suivre sont plus simples. Les frais administratifs pour ouvrir son entreprise atteignent parfois les 5 000 € selon le statut choisi.
Autres formalités à considérer
Avant de débuter dans la restauration rapide, d’autres formalités sont possibles. Vous aurez par exemple à faire une déclaration auprès de la DDCSPP. C’est l’organisme chargé de faire respecter les règles d’hygiènes alimentaires dans les établissements.
Vous pourriez également être dans l’obligation d’obtenir une autorisation auprès de la SACEM. Cette autorisation est nécessaire pour diffuser de la musique dans le restaurant. Pour exercer votre activité sur la voie publique, il vous faut une carte d’artisan ou de commerçant ambulant.
Et enfin, il se peut qu’une autorisation soit nécessaire selon l’emplacement que vous choisissez. Un food truck a par exemple besoin d’une autorisation de stationnement s’il occupe un emplacement du domaine public.